Le blog de de la rencontre échangiste

Le petit matin m’avait tirée de mon sommeil trop bref et je me demandai ce que je faisais là, nue dans le lit de l’inconnu de la veille. John ou Jean, je ne sais toujours pas, dormait encore et j’ai filé à l’anglaise pour ne pas avoir à affronter la conversation pénible du lendemain qui suit une aventure sans lendemain.

Je suis retournée au camping libertin et comme je n’arrivais pas à me rendormir malgré la brièveté de la nuit passée, je me suis allongée sur un transat au bord de la piscine, lieu de rencontre par excellence. Je ne parvenais pas à me sortir de la tête ces images de la nuit torride qu’avait dû passer le joli garçon sans nom avec ses deux sal…, ses deux accompagnatrices de la veille. Cette rêverie était irritante et excitante et déclenchait en moi une sorte de jalousie stimulante qui me prenait au ventre.

Une voix adoucie par la torpeur de ma somnolence m’a ramenée à la réalité. C’était celle du joli garçon sans nom. Je me suis dressée comme un piquet et je devais avoir l’air engourdie car il m’a demandé si je voulais boire un café. Un peu étourdie par la brièveté de la nuit, par le soleil ou les deux, je me sentais gênée de ne pas pouvoir faire usage de mes charmes habituels.

Moi, la fille d’habitude active et tonique, étais saisie par une langueur obscure qui me rendait terriblement mal à l’aise. Mon élocution marchait au ralenti et j’aurais donné n’importe quoi pour m’extirper de cette situation embarrassante et interminable. Mais cela ne semblait gêner que moi. Le joli garçon sans nom paraissait même s’en amuser et il lança une petite taquinerie sur l’homme qui m’avait attiré dans ses filets la veille. Il m’avait donc remarquée ! Sa remarque m’avait subitement revivifiée !

Nous avons bu un café et discuté longuement sans pour autant échanger nos noms. Cette posture volontairement adoptée de notre part donnait une couleur romantique à cette relation naissante. La tension sexuelle montait progressivement et je pouvais lire le désir dans ses yeux. Les miens devaient également briller d’envie et il m’a embrassée aussi soudainement que lors de notre premier baiser. Ce baiser était vrai, gracieux, empli d’une passion qui nous a transportés dans un état de transe que je ne connaissais pas jusque-là. 

Nous avons fait l’amour au bord de la piscine comme si nous étions seuls au monde. Jamais je n’oublierai ce moment de tendresse aussi intense que trop court. Je ne le savais pas encore, mais c’était la dernière fois que je le voyais. Ses vacances s’achevaient et les miennes avec. Lorsqu’il m’a dit qu’il partait dans la journée, j’ai décidé d’abrégé mon séjour pour qu’il se finisse sur cette note passionnelle qui retentit à ce moment même en moi…