Le blog de de la rencontre échangiste

Souvent associé à un désir masculin, le candaulisme n’est pas une pratique à la définition totalement figée. Il existe en effet des couples homosexuels mais aussi lesbiens qui cherchent et trouvent du plaisir dans la pratique du candaulisme. Céline et Julie ont répondu à nos questions dans le cadre d’une interview exclusive sur le candaulisme lesbien. Merci à toutes les deux de nous avoir accordé cet entretien.

Bonjour à toutes les deux. Pour commencer, pouvez nous dire comment vous vous êtes rencontrées ?

Julie : C’était au bord du canal Saint-Martin, à Paris, au début du printemps 2017.

Céline : Nous avons un ami en commun qui nous a réunies lors d’un pique-nique où nous avons fait connaissance. J’ai flashé direct sur Julie, dès qu’on s’est fait la bise.

Julie : Et moi sur Céline.

Julie et Céline échangent un smack en se tenant la main.

Candaulisme lesbien : « Du 69 au SM soft »

Quel type de relation avez-vous ?

Julie : Une relation de couple comme des millions d’autres personnes. On vit ensemble, on sort ensemble, on va au ciné, au théâtre, au resto, on part en week-end, et bien sûr, on aime beaucoup se faire des papouilles, se caresser et faire l’amour dès qu’on a un trou.

Céline : Sauf qu’on a une sexualité un petit peu beaucoup différente de ces millions d’autres personnes, tu ne crois pas ?

C’est-à-dire ? Pouvez-vous en dire plus sur votre sexualité ?

Céline : As-tu déjà vu La vie d’Adèle ? Eh bien figure-toi que c’est complètement différent ! Non, pour être honnête les scènes de cul du film sont plutôt réalistes. J’ai même entendu dire que les actrices en avaient vraiment chié lors du tournage de certaines scènes. Je m’égare. Niveau cul, on aime bien varier les plaisirs. Cela va du 69 au SM soft, à l’utilisation de sextoys – boules de geisha en particulier. Le candaulisme est aussi un truc qu’on affectionne. Ça nous rappelle qu’on a beau s’aimer mais que chacune garde la possession de son corps et de ses désirs.  

Julie : C’est toi qui dis ça ! Elle se la joue femme libre et libérée mais en vrai il lui a fallu plusieurs mois avant de bien vouloir répondre à mon désir !

Céline : Sans commentaire…

Candaulisme lesbien : « Le candaulisme est un jeu sexuel comme un autre » 

Justement, comment est apparu ce désir de candaulisme ? Et comment l’avez-vous géré ?

Julie : Comme bien des gens, j’ai un côté voyeur, peut-être plus développé que chez d’autres. C’est peut-être dû à mon éducation sexuelle qui, contrairement aux préjugés, s’est beaucoup faite par le visionnage de pornos. J’ai vu mon premier film à l’âge de 15 ans, lors d’une soirée pyjama entre filles. C’était un film hétéro, rien de plus normal. Ça m’a terriblement excitée. En fait, ce qui m’excitait, c’était surtout de voir la femme prendre du plaisir. Aussi loin que je me souvienne, je ne me suis pas concentrée du tout sur l’acteur. J’étais comme obnubilée par la bouche, les seins, le vagin de la femme. J’ai découvert mon homosexualité peu de temps après. Pourtant il me reste encore des traces de cette hétérosexualité sur laquelle j’ai basé mon apprentissage. J’ai déjà couché avec des hommes, et j’ai même pris du plaisir. Bon, je vois que Céline est un peu blasée de m’écouter raconter tout ça…

Céline : Qui ? Moi, blasée ? Je pourrais t’écouter parler pendant des heures ! Son désir de candaulisme a été plutôt compliquée à accepter parce qu’elle avait envie de me voir baiser avec un homme. Et moi, les hommes… comment dire ? Ce n’est pas trop ma tasse de thé. Mais bon, je n’avais pas envie de mourir conne. Alors, après une longue hésitation, j’ai accepté sa requête à la seule condition qu’il ne faille que sucer. Bien évidemment, je me suis fait baiser. Je veux dire, littéralement baiser. Pas besoin de te faire un dessin. Autant profiter de l’occasion quand elle se présente. Pour moi, le candaulisme c’est un jeu sexuel comme un autre. Il n’y a rien de sérieux là-dedans. Il s’agit juste de prendre du plaisir, après quoi j’oublie tout ce que j’ai pu faire. Le plaisir est un truc de l’instant. On prend du plaisir sur le moment, pas avant, pas après, sur le moment.

Candaulisme lesbien : « Ce n’est que du cul » 

Pour finir, quels conseils pourriez-vous donner aux couples de lesbienne ayant envie de tester le candaulisme ?

Céline : De ne pas se prendre la tête, et je dis ça en connaissance de cause puisque j’ai eu du mal à me dire que ce n’est que du cul.

Julie : Venant de ta part, je suis agréablement surprise !

Céline : Il n’y a que les connes qui ne changent pas d’avis.

Julie : Plus sérieusement, je pense que la clé du candaulisme c’est que le désir soit partagé par tout le monde. Le principe du candaulisme n’est pas de blesser l’autre, c’est de lui faire comprendre qu’il y a d’un côté le sexe et de l’autre les sentiments. Quoi de plus beau que de voir sa compagne coucher avec quelqu’un, de la voir s’extasier, cela en sachant pertinemment qu’on rentrera quoi qu’il arrive toutes les deux à la maison le soir ?