Devenir un couple libertin suppose un engagement réciproque et équilibré. Cela implique un contrat moral dicté et approuvé par les deux partenaires. Sans ce cadre d’une importance cruciale pour être pleinement satisfait de l’expérience en club libertin ou en soirée privée, les sorties de route peuvent égarer définitivement le couple dans une forêt de déceptions.
Mais pourquoi certains couples décident-ils de percer les mystères de la vie libertine ? Pourquoi se risquent-ils à plonger en eaux troubles ? Et au juste, qu’est-ce donc que ce contrat moral ? Pour y répondre, le blog de votre site de rencontres échangistes s’est appuyé sur sa connaissance du sujet. Nous avons également utilisé des témoignages de libertins et de spécialistes de la question.
S’il y a un bien un postulat sur lequel se reposer pour expliquer les raisons qui poussent à un couple à pénétrer le monde et les excès du libertinage, c’est bien celui-ci : l’exploration de sa sexualité. Et qui dit sexualité, dit presque indubitablement plaisir personnel.
Même si certaines personnes arguent que leurs motivations premières résident dans la satisfaction des désirs de l’autre, il est impossible d’écarter la part d’égoïsme, ne serait-ce que minime, qui existe dans l’aboutissement des désirs, dans la recherche ultime du plaisir. Et c’est justement sur ce point-là que le couple qui veut s’évader dans le libertinage doit s’accorder. Pour cela, il n’y a pas tant de solutions qu’il n’apparaît. L’important est de se parler droit dans les yeux. C'est de partager ses motivations, ses fantasmes à son partenaire.
Comme l’explique Edouard, membre de notre site qui a accepté de témoigner : « le principal problème que l’on rencontre souvent, c’est que le couple se jette dans la gueule du loup sans y être préparé. Il faut en converser auparavant, pendant et ensuite ». Par cela, il entend qu’on ne franchit pas le pallier d’un club libertin sans avoir pesé le pour et le contre. On ne s'y rend pas sans avoir décidé ensemble, sans se remettre en question continuellement. Et d’ajouter : « Le libertinage peut représenter une épreuve pour certains couples, mais pour que cela marche, il est indispensable qu’il repose sur des bases solides, sur des bases saines et paisibles. »
Avec d’autres mots, plus scientifiques et académiques, le spécialiste Laurent Karila écrit : « Je déconseille fortement aux couples dysfonctionnels d’essayer le libertinage pour relancer leur couple. » Qu’entend-il par cette phrase ? En gros ce qui a été rapporté ci-dessus. Qu’il faut des fondations résistantes pour devenir un couple libertin. A plus forte raison, un couple libertin épanoui.
Et le spécialiste de poursuivre. « Les couples qui se lancent dans le libertinage doivent passer un véritable contrat moral. Il faut qu’il y ait un lien très fort entre eux. Le libertinage est un mode de vie, plus qu’un moyen de pimenter une vie sexuelle. » Avec sa formule du « contrat moral », qui n’est pas sans rappeler un certain Rousseau et son contrat social, il confirme bien ce qui est une évidence mais qui ne le semble pas toujours pour autant. Le libertinage est régi par des règles. Et ces règles ne s’appliquent pas uniquement au milieu en général, mais aussi et surtout au couple en particulier.
« Passer un contrat moral » signifie établir des règles. Cela signifie s’arrêter à la lisière de l’autre. C’est un peu comme la célèbre maxime : « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ». Le libertinage, ce cadre aussi restreint qu’extensible à l’infini où se meuvent et se rencontrent les couples libertins, tire son essence sinon de la liberté, du moins de la volonté d’être libre. Et cette liberté passe par le respect des autres. Elle passe par le respect de l’autre, et au final, par le respect de soi-même.
Ce contrat moral, pierre angulaire du couple libertin, contient donc les limites que chacun se pose à soi-même. En fait, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce contrat moral n’est pas ce qui interdit à l’autre de faire quelque chose. Non, ce contrat moral qui unit le couple dans le libertinage est en réalité un contrat que chacun signe avec soi-même. En le respectant, on se respecte soi-même. Cela implique tout simplement qu’on respecte l’autre. Mais pourquoi entend-on alors partout qu’être libertin c’est transgresser ?
Que vient donc faire la transgression si souvent associée au libertin au beau milieu de ce lac de respect ? Il est tout à fait légitime de se poser la question. Ce qui caractérise le libertinage, c’est justement le refus de la norme. En d’autres termes, le libertin préconise le fait d’être libre de répondre à ses envies, à ses désirs, à ses pulsions, tout en gardant à l’esprit qu’il en est le seul maître. Tout en sachant qu’il doit donc les maîtriser dans le respect de l’autre. Pour conclure, on pourrait alors s’amuser à détourner la célèbre phrase de Simone de Beauvoir au profit du libertinage.
« On ne nait pas libertin, on le devient. »
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