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Du féminisme dans le libertinage

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Le féminisme — ou à dire juste, les féminismes — est une multitude des courants de pensée qui, dans leur essence la plus profonde, convergent vers l’aspiration à l’égalité homme femme. Même si le chemin vers l’égalité parfaite est encore long et semé d’embûches, la progression de la cause féministe et des droits des femmes est constante depuis le milieu des années 60. Et cette amélioration de la condition féminine s’est notamment édifiée sur les assises de l’émancipation et de la liberté sexuelle des femmes. Le droit de chacun et de chacune à jouir de son corps, voilà l’un des principes fondateurs et inaliénables des féminismes, quels qu’ils soient.

Ainsi, par sa quête de liberté, par son rejet du conformisme, par le respect du consentement et du libre-arbitre de chacun et chacune, le libertinage semble se rapprocher en quelque façon des intérêts féministes. Mais constitue-t-il vraiment le terreau des féminismes ? Le féminisme et le libertinage sont-ils nécessairement liés ? Voilà les questions auxquelles nous avons essayé de répondre.

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Le féminisme dans le libertinage : Illusion ou réalité ?

Qu’est-ce qu’une femme féministe ? C’est une femme qui dit non. Mais si elle refuse, c’est aussi parce qu’elle peut dire oui. En club libertin, ou plus globalement dans le libertinage, le refus et le consentement sont deux notions fondamentales. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les chartes des clubs contiennent quelques mots sur le droit au refus de chacun, et particulièrement celui des femmes.

Cependant, cette condition améliorée voire supérieure de la femme, sa place privilégiée dans le monde libertin, ne dépasserait-elle pas cette exigence d’égalité si chère au féminisme ? Ou à l’inverse, serait-elle qu’une façade, une illusion déguisant une soumission plus grande encore ? Comprenez bien qu’il est ici question de considérations théoriques basées sur les règles établies dans la plupart des établissements libertins et échangistes. Car, au vrai, la réalité du terrain est souvent autre.

A la lecture de la BD Une vie d’échangiste, on prend ainsi conscience que la place des femmes, et particulièrement des femmes échangistes, n’est pas forcément celle de la reine dictant ses désirs depuis son trône. Certaines anecdotes racontées dans cette bande dessinée inspirée de faits réels dévoilent en effet des coulisses grisâtres, dissimulées derrière un décor souvent coloré et romantique.

Ce constat, ni universel ni irréfutable, n’est cependant pas nécessairement le fait des clubs, mais celui des libertins, des libertines et des couples eux-mêmes ; car ce sont eux qui animent le libertinage. Quand Sagace, dans sa BD, relate les conditions dans lesquelles certaines femmes sont amenées à venir en club échangiste, on ne peut que s’interroger sur la réelle émancipation de ces femmes qui viennent uniquement pour faire plaisir à leur homme ou pour ne pas le perdre. Dans ce cas, le libertinage se dépossède de sa volonté de liberté. Néanmoins, ces femmes deviennent-elles féministes au simple franchissement du seuil d’un club libertin ? La réponse est évidemment non.

Le féminisme tient une place certes importante, nécessaire et irrécusable dans le libertinage, mais il ne compose pas l’essence même du monde libertin qui, coquin, ouvert et fermé à la fois, n’est en réalité que le reflet de notre société, c’est-à-dire une société où le masculin l’emporte sur le féminin. 

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