Le chauffage de la voiture est à une température agréable,
mais je ne peux m'empêcher de trembler sur le siège passager. Ce n'est pas un
froid extérieur, non, ce froid vient de l'intérieur. Je tremble d'excitation ou
d'appréhension. Je ne peux pas encore faire le tri exactement, peut-être que ce
sont les deux. Indécis, je regarde du côté gauche, où Gaëtan est assis derrière
le volant. Je regarde à nouveau droit devant moi la route. Certes je me suis
laissé convaincre, mais après tout, j'étais un peu curieuse aussi.
Tout a commencé lorsque je suis tombée sur un article dans
un magazine féminin qui traitait d'une communauté de personnes appelées les
échangistes. Ces personnes se retrouvent dans divers clubs et changent de
partenaire pour le plaisir. La seule règle en vigueur est que vous êtes là de
votre plein gré et que vous pouvez dire non quand vous n'en avez pas envie.
Après avoir lu cet article, j'ai poursuivi mes recherches et
suis tombée sur un reportage parlant d'un club échangiste à la télé. Le gérant
du club en parlait comme d'un paradis, il faisait toujours attention à ne pas
offenser dans ses déclarations. Au bout d'un moment, j'ai eu le soupçon qu'il
voulait probablement rendre la chose acceptable pour les gens comme moi qui n'y
connaissaient rien.
Le soir j'en ai parlé à mon compagnon, d'autant que j'avais
le soupçon qu'il aimerait bien aller dans un club. Il avait les yeux qui
brillaient malicieusement. C'était clair qu'il était intéressé. Et moi aussi,
je l'avoue. Nous avons approfondi la conversation et j'ai exprimé mes pensées,
même si j'étais un peu hésitante de le faire avec plusieurs hommes en même
temps ou l'un après l'autre. Les yeux de Gaëtan s'illuminèrent encore plus
quand il entendit cela. Il me dit alors que le simple fait d'y penser le
rendait tout fou. Il voulait me regarder, moi, un objet consentant, obsédé par
la bite. Sa franchise m'a un peu choqué au début, mais quelques secondes plus
tard, j'ai dû admettre que je partageais ses pensées.
Mais est-ce que ce genre d'expérience pouvait compromettre
la relation ? C'était la question qui me préoccupait le plus. On en a parlé
pendant des heures. Si nous voulions réellement le faire de cette façon, il
fallait que notre relation soit suffisamment mûre pour cela. Puis nous nous
sommes demandé dans quel club nous devrions aller. Il ne fallait pas que ce
soit trop près, on ne voulait surtout pas y rencontrer des connaissances, mais
il fallait aussi qu'il soit assez grand pour que notre anonymat soit préservé.
Alors un jour, nous avons décidé d'aller dans un club à deux heures de route,
avec l'intention, si cela ne nous plaisait pas, de rentrer immédiatement chez
nous et de continuer comme si de rien n'était.
Maintenant que nous sommes en route pour le club échangiste, mes doutes habituels ont resurgi. Peut-être serait-il préférable de rebrousser chemin et d'oublier toute cette histoire.
Je veux lui faire part de mes doutes, mais je ne le fait pas
fait parce que je pense qu'il faut essayer pour en avoir le coeur net. Les
risques font partie du jeu. Après une bonne heure de route, nous arrivons enfin
à destination et garons notre voiture dans un parking à proximité. A la porte
d'entrée d'une grande villa peinte en blanc au milieu de la ville, qui se
trouvait dans un grand jardin, je ressens à nouveau des doutes, mais encore
plus violemment que dans la voiture. J'attrape instinctivement le bras de
Gaëtan. Puis-je lui dire qu'il faut repartir, que ce n'est finalement pas une
si bonne idée ? Mais je n'arrive qu'à sourire.
Nous sonnons à la porte, suite à quoi un jeune homme nous
accueille en costume deux pièces. Il s'échappe de la musique et un brouhaha de
voix. Nous ne sommes pas les premiers invités. Comme il s'agit d'un club où la
majorité des visiteurs sont des hommes, nous sommes bien sûr les bienvenus en
tant que couple. Nous n'avons donc pas à payer de droit d'entrée. L'accueil est
très amical. Un autre employé du club nous montre où nous pouvions nous
changer. Nous changer ? Cela ne m'avait jusque-là pas traversé l'esprit.
Je me sens un peu honteuse car je ne porte pas de lingerie sexy. Ce que je dis
immédiatement à Gaëtan. Il me sourit et me chuchote quelque chose à l'oreille.
Sa suggestion semble audacieuse mais je suis prête à
l'accepter. Après tout, il m'avait promis qu'il resterait près de moi tout le
temps ce soir pour que rien ne m'arrive, pour que je puisse découvrir
l'expérience à mon rythme. J'enlève donc mon jean et mon pull, laisse tomber le
soutien-gorge mais garde ma culotte noire transparente, le genre que je porte
le week-end. Je me retourne et regarde dans le miroir. C'est probablement
l'incertitude qui me fait rire. Est-ce ainsi que je dois me montrer à tous ces
gens qui me semblent enjoués et d'humeur festive ?
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