Le blog de de la rencontre échangiste

En marge de l’exposition Strip Art, qui se déroule du 8 novembre au 4 décembre, dans la galerie parisienne Art en Transe, votre blog libertin a décidé de parler bande dessinée érotique avec vous. De la naissance de la BD érotique aux peintures d’Alex Varenne, maître français du Strip Art, on s’intéresse aujourd’hui à un art qui a dû se cacher à ses débuts, au cours des années 30, qui a crevé l’écran durant les années 60-70, avant de s’éteindre progressivement dans les années 80 face au succès du cinéma pornographique, et de renaître de ses cendres à l’orée du XXIème siècle.

La bande dessinée érotique : Entre tabou, succès, déclin et renouveau

Comme tous les arts nouveaux, la bande dessinée érotique a rencontré plusieurs phases dans son histoire. Une histoire qui continue toujours de s’écrire, par ailleurs. Considérée subversive et perverse par les uns, artistique et libératrice par les autres, la bande dessinée érotique a dû surmonter bon nombre d’épreuves pour se faire une place en tant qu’art dans la sphère public, jusqu’à être exposée de nos jours dans les musées du monde entier.

Apparue à la jonction des années folles et des prémices de la seconde guerre mondiale, la BD érotique a d’abord subi le joug de l’interdiction. Illégale jusqu’au prélude des années 60 dans la plupart des pays, dont fait partie la France, elle finit par être reconnue comme art à part entière en occident. Cette reconnaissance s’explique en partie par l’émancipation des femmes et par le changement radical des mœurs occidentales, qui se délient des religions pour se rattacher à une culture athée voire non-conformiste. L’acceptation du libertinage, concrétisée par le renouveau des clubs libertins après quelques décennies d’interdiction, a très certainement ajouté sa pierre à l’édifice.

Durant son périple dans les labyrinthes des tabous, la BD érotique s’est donc frayé un chemin pour accéder aux jardins du succès, matérialisé par l’essor et la légitimation des illustrateurs érotiques, devenus soudainement artistes. Puis, après deux décennies de développement effréné, elle connaît un déclin qu’il est possible de relier au développement de l’industrie pornographique, qui a trouvé dans le cinéma un nouveau moyen d’expression, à l’impact bien plus important.

Relancée au Japon, la bande dessinée érotique a alors fait son grand retour en occident au début des années 2000. Et Alex Varenne est l’un de ses fers de lance.

Strip Art présente Alex Varenne du 8 novembre au 4 décembre 2016

S’il n’est pas le seul français à faire dans la BD érotique, Alex Varenne reste le maître de cet art en France. Pour preuve, il a été mandaté par Brigitte Lahaie, peut-être la plus célèbre de toutes les actrices porno françaises, pour illustrer son livre Les 12 Signes de l’amour, paru en 2002. Son talent et son audace ne passent pas inaperçus et amène par la suite Luc Duthil, journaliste et scénariste de BD, à s’intéresser à son histoire et à son art au travers d’un recueil d’entretiens intitulé Itinéraire d’un libertin. Dans cet ouvrage, paru en 2002 et qui retrace la vie et le style d’Alex Varenne, on redécouvre l’élégance de ses tracés où l’on perçoit toute l’influence qu’a eue le dessin japonais sur son œuvre.

Aujourd’hui, c’est au tour d’une galerie d’art contemporain de mettre en lumière et en scène l’œuvre d’Alex Varenne. Art en Transe, galerie située au cœur du Marais, expose actuellement ses peintures. Ses tableaux, indéniablement marqués par le Strip Art, prennent la forme de cases de BD, le plus souvent agrémentés de courts textes, placés dans des bulles ou des encarts. On peut parler ainsi de style novateur dans le milieu de la peinture contemporaine, d’une sorte de mise en abyme, intégrant la marque de fabrique du neuvième art dans le cadre du troisième art.

Le résultat est ainsi remarquable, en ce sens qu’il marie les genres, pour en créer un seul et unique : son genre. Dedans, la femme prend une posture centrale, à la fois libérée du joug masculin et soumise aux désirs et aux pulsions qui l’animent profondément. Alliant parfois le style calligraphique et la couleur, jouant avec le style pochoir noir et blanc, les tableaux d’Alex Varenne parviennent à nous plonger dans nos propres fantasmes, voire à les découvrir ou à les redécouvrir. Votre blog libertin vous recommande donc vivement cette exposition.

Toutes les informations relatives à l’expo Strip Art sont disponibles sur le site officiel d’Art en Transe (voir lien ci-dessous). A noter que certaines de ses œuvres sont présentées en avant-première sur le site, ce qui vous permettra d’avoir un aperçu de son art et de peut-être vous donner l’eau à la bouche. N’hésitez surtout pas à donner votre avis si vous avez déjà vu l’exposition ou dès que vous l’aurez vue.