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Le harcèlement sexuel des femmes par les hommes est actuellement un thème brûlant dans les médias. Et pourtant ce n’est pas un phénomène nouveau. Quoi qu’il en soit, il faut se réjouir que le sujet soit enfin abordé ouvertement dans l’espace public. D’ailleurs, que ce soit à la télévision ou sur les réseaux sociaux, la thématique revient en boucle depuis quelques semaines et notamment depuis le lancement des hashtag #BalanceTonPorc et #MeToo et la parution de Parler de Sandrine Rousseau.

La rédaction du blog libertin de votre site de rencontres échangistes en ligne ne pouvait donc pas rester muette face à ce véritable problème de société, d’autant que certaines personnes accusées, dont nous ne mentionnerons pas le nom, ont osé avancer l’argument du libertinage en guise de défense. Que les choses soient donc tout de suite claires : le libertinage n’est pas un harcèlement sexuel, et vice versa. Cet article, qui, précisons-le, n’est pas à charge, a donc l’intention de faire tomber les clichés sur les libertins, tout en mettant en lumière cette abjection qu’est le harcèlement sexuel.

Harcèlement sexuel : Qu’est-ce que c’est exactement ?

Il est difficile de donner une définition exacte et précise du harcèlement sexuel qui s’exerce et est enduré de différentes manières et dans divers cadres de la vie quotidienne. Il peut par exemple s’agir d’une pression à caractère sexuel exercée au travail par un supérieur, de réflexions désobligeantes et récurrentes, elles aussi à caractère sexuel, prononcées occasionnellement ou fréquemment par un collègue. Pour aller plus loin sur le sujet du harcèlement sexuel au travail, nous vous conseillons de regarder le documentaire diffusé la semaine dernière dans l’émission Infrarouge. 

Le harcèlement sexuel est quelque chose de fortement présent dans l’espace public, particulièrement dans la rue et dans les transports en commun où certains hommes sifflent les femmes, leur profèrent des insultes quand elles ne répondent pas à leurs avances, ou leur mettent carrément la main aux fesses, aux seins ou au vagin, ce qui devient alors une agression sexuelle. Il s’agit là d’un réel problème de société, d’un phénomène qui se poursuit même dans la vie virtuelle sur internet.

Et tout cela n’est pas un ressenti personnel mais bel et bien une réalité qui a d’ailleurs été certifiée par le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes qui a publié en 2015 une étude affirmant que 100% des utilisatrices des transports en commun de la région parisienne ont déjà été victimes d’harcèlement ou d’agression sexuelle dans leur vie. Et ce phénomène n’est pas uniquement constaté en Ile-de-France. Il l’est dans toute la France, en ville comme à la campagne, dans les milieux populaires comme dans les milieux les plus aisés.

Le harcèlement sexuel n’est pas un libertinage et vice versa

Mais alors, qu’est-ce qui différencie le harcèlement du libertinage ? Eh bien, ce sont avant tout le contexte et le consentement des personnes. Le libertinage ne se « pratique » pas dans la rue ni dans aucun lieu public. Le libertinage se vit au sein du couple, par exemple au travers de l’échangisme ou du triolisme. Il se vit en club libertin, lieu fait pour les rencontres libertines entre adultes consentants. Le libertin et la libertine sont d’ailleurs tenus d’y observer certaines règles de respect, de bienveillance et de bienséance. Le libertin et la libertine ne sont donc ni des harceleurs, ni des agresseurs, ni des prédateurs sexuels.

Bien entendu, il convient de préciser que les lieux libertins ne sont pas tous exempts de harcèlement et de harceleurs qui s’immiscent dans un milieu qu’ils pensent être un milieu où les femmes acceptent tout et n’importe quoi. Mais il convient de dire qu’il s’agit là d’un phénomène marginal dans les clubs libertins, du moins dans les établissements qui ont une charte de bonne conduite et où le moindre écart n’est pas toléré (que ce soit d’ailleurs par la direction ou par les « clients » et « clientes »).

Le harcèlement sexuel dans la loi et dans les faits 

Pour rappel, en France et sur le plan juridique, le harcèlement sexuel est considéré comme un délit passible de 15 000 euros d’amende et d’un an d’emprisonnement. Il est décrit dans le code pénal comme le « fait de harceler autrui dans le but d'obtenir des faveurs de nature sexuelle ». Ce qui est une définition totalement vague et incomplète compte tenu de tout ce qu’on a pu dire jusqu’ici sur le sujet et compte tenu de ce qu’endurent les victimes.

Voilà ce qui en est de l’aspect juridique qui est à des années lumières de la réalité supportée par beaucoup de femmes au quotidien. D’autant que dans les faits, sur toutes les plaintes déposées, trop peu aboutissent à une réelle reconnaissance de la souffrance des personnes concernées et à une sanction pour l’harceleur. Cela explique sûrement en partie pourquoi seulement une femme sur dix décide de porter plainte.

Peut-être alors que les récentes prises de parole de femmes victimes de ce genre de comportements et agissements odieux aideront à ce que la société fasse son autocritique. Peut-être que cela participera à une prise de conscience de ceux (et de celles) qui agissent sans lucidité ni vergogne, s’attaquant lâchement à l’intégrité morale ou physique de leurs victimes. Peut-être que les autorités et la Justice prendront enfin les mesures et les sanctions exemplaires contre les harceleurs en tout genre. Espérons-le.