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Sexualité, vie privée et tabous : Pourquoi parle-t-on si peu de sexualité avec les autres ?

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Certaines des idées que les gens ont sur le sexe sont très intéressantes et ont de quoi interroger. Certaines personnes pensent que la monogamie est naturelle — ce n’est pas le cas, bien que cela puisse tout de même constituer une forme de relation optimale pour certaines personnes. D’autres, bien souvent les mêmes, pensent que le but du sexe est la reproduction — ce n’est qu’une fin possible du sexe, le nombre de naissances par acte sexuel est d’environ 1 à 1 000. Certaines personnes pensent que seule l’hétérosexualité est naturelle — ce n’est pas le cas, un certain pourcentage de la population est homosexuel dans toutes les cultures.

Une autre idée intéressante est que le sexe est et doit rester du domaine privé. Certaines personnes vont tellement loin dans cette idée qu’elles ne discutent de rien en matière de sexe et refusent aussi quand les autres en discutent : peut-être quelques bribes d’informations sur la reproduction, mais surtout pas de choses liées à la santé sexuelle, et encore moins sur le plaisir sexuel. Rien du tout. Cela doit demeurer entre quatre murs. Ceci, cependant, est complètement contre-productif. Le tabou ne fait qu’accroître les frustrations et les excès qui en surgissent.

Le sexe est une partie importante de la vie humaine. Pourtant ce n’est pas une chose innée. En naissant, on ne sait rien de la façon de le faire, rien de la façon de le faire en toute sécurité, et encore moins de la façon de bien le faire. Nous devons apprendre toutes ces informations, par le biais des autres, par le biais d’essais et d’erreurs. Le problème des essais et des erreurs est que, bien que cela fonctionne correctement pour des choses comme la technique, alors que les conséquences peuvent être terribles sur le plan de santé sexuelle. De nombreuses MST sont incurables et peuvent nuire à la vie d’une personne. Cela peut aussi valoir pour ce qui est de la reproduction. Tomber enceinte alors que vous n’en avez pas l’intention peut être très traumatisant et obliger une personne à choisir entre plusieurs options qu’elle ne souhaite pas : porter son enfant à terme ou se faire avorter.

vie privee sexualite

Ainsi, la vie d’une personne serait objectivement améliorée par l’apprentissage du sexe et de la sexualité. En conséquence, ne pas apprendre le sexe, du moins les bases et les conséquences, est dénué de sens.

Certes, le sexe peut, et devrait peut-être, être privé. Les choses que vous faites sexuellement avec votre ou vos partenaires ne sont la responsabilité de personne d’autre que vous. Vous pouvez choisir de partager cette information avec d'autres personnes ou non. Bien que je ne pense pas que vous devriez simplement parler de vos exploits sexuels à tout le monde que vous rencontrez, je pense aussi que c’est bien d’en parler à au moins certaines personnes. Beaucoup de gens, surtout avant l'avènement des forums Internet, pensaient que leurs pratiques sexuelles leur étaient uniques et odieuses, car ils allaient au-delà de l'idée chrétienne que le sexe était uniquement destiné à la reproduction et non au plaisir.

Si nous partagions plus librement des informations sur notre vie sexuelle, nous verrions que les autres ont les mêmes désirs, pensées, fantasmes et sentiments. Partager des informations sur nos sexualités aide à normaliser différents types de comportements et de désirs de notre culture, comportements et désirs qui sont en réalité déjà courants dans la pratique. Une des raisons de ce qui rend certaines formes de sexualité honteuses pour certaines personnes, est de penser que leurs désirs sont « anormaux », et ce sentiment d’anormalité les trouble. Mais je doute que quiconque ait un désir sexuel vraiment unique. En fait, la fourchette de ce qui est « normal » (statistiquement) surprendrait probablement la plupart des gens ; comme, par exemple, l'adultère : plus de 50% des personnes de notre culture ont connu l'infidélité.

La question est donc de savoir quelle ligne de conduite devons-nous suivre en ce qui concerne le sexe et la vie privée ? Certes, nous ne devrions pas tout dire à tout le monde, mais nous ne devrions pas non plus commettre l’erreur de ne même pas parler de sexe avec nos partenaires. Nous devrions considérer le sexe comme une partie normale d’une vie humaine saine et une part importante de ce que signifie vivre une vie humaine heureuse. Nous devrions toujours en parler à notre partenaire ou à nos partenaires et à nos passions, nos désirs et nos fantasmes. Nous devrions rechercher des informations sur la sexualité pour améliorer nos vies et nous assurer de disposer des informations adéquates sur la sexualité pour bien vivre. En fin de compte, la quantité exacte d'informations que l'on partage avec les autres, avec qui, et dans quels contextes, est une question de préférence personnelle et de personnalité et doit être décidée par chaque individu. Cependant, nous ne devons pas laisser nos préférences personnelles nous amener à vivre moins bien que nous ne le pourrions autrement.

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